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Marvellous Melbourne
27 novembre 2007

El Piton de las Neigas (le piton des neiges)

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Le piton des neiges c'est le volcan de l'île qui n'est pas en activité, qui culmine à 3071m et qui est donc le sommet de la réunion. On dit que c'est LA rando à faire quand on passe à la réunion, alors on s'est dit qu'on la ferait ce week end.

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On est parti samedi matin pour Cilaos, départ de la mache. Le bus entre St Louis et Cilaos, c'est déja un spectacle, la route est vertigineuse, le chauffeur est un virtuose du klaxon, la plupart du temps on peut pas croiser de véhicule, et y'a deux tunnnels ou il est nécessaire de replier les rétroviseurs pour pas que ça touche.

L'équipe : Kathleen, Netti et moi, d'autres devaient venir, mais...finalement non!
On part à 1380m d'altitude, avec la tente, la bouffe et l'eau pour les deux jours. Car oui, nous on est des fous, on dort pas au refuge à mi chemin, mais au sommet directement, car c'est plus fun (et aussi car le refuge était complet =).

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Si on divise la rando en trois sections, la première c'est l'échauffement, 600m de dénivellée sur le GR R1 jusqu'au plateau du petit Matarum, dans la foret. Y'a du brouillard et une fine bruine, ce qui nous permet de pas avoir trop chaud, et surtout de pas voir ou on va, car sinon ça nous aurait plombé (d'en bas, on voit le sommet). C'est le moment de manger, et on retrouve des gens qui eux aussi vont dormir au sommet ! On pensait etre les seuls huluberlus à avoir eu cette idée farfelue. C'est après le repas que les choses sérieuses attaquent, avec 500 m de dénivellée jusqu'au gite de la Caverne Dufour. Le sentier n'est fait que de marches, d'une hauteur variant de 20 à 70cm, avec des petits lacets d'une vingtaine de mètres, mais comme vous le voyez sur la carte, on mange les courbes de niveau de plein fouet, et elles sont resserées les bougresses. On arrive à la caverne en 2h20 finalement, pour un tronçon annoncé en 3h, faut croire qu'on a la pêche :-).

Là on mérite quand meme une petite pause, étirements et rafraichissement avant la dernière étape. On est toujours dans la brume, visuellement, on a aucune idée de ce qu'il nous reste. On quitte la cinquantaine de personne qui vont dormir au gite et monter au lever du soleil.

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On se met en route pour les 600m de dénivellée restants, les cuisses chauffent déja bien, mais au bout de 20 minutes, avec l'altitude, la brume se dissipe et on retrouve le soleil, ce qui nous donne un coup de boost. Le sentier est marqué par des taches de peinture blanche dégoulinante laissées sur les roches volcaniques. La végétation a bien retrécit, des Oumpa-loumpas ne pourraient pas jouer à cache cache. Nos chaussures se teintent bien vite de la couleur locale, ocre, jaune, orangé, le soleil tape dans la nuque et le sommet ne se rapproche pas très vite. En se retournant, on s'aperçoit qu'on voit l'océan derrière la mer de nuages qui recouvre le sud et l'est de l'ile. Au niveau arbustes, il n'y en a plus, meme les Schtroumpfs ne pourraient pas tendre leur hamac.
Les antennes du sommet approchent, ça devient vraiment physique sur les 500 derniers mètres.

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La vue. Incroyable. Je pense même plus à mon sac, à mes cuisses ou mes mollets. Le sol est fait de minuscules cailloux porreux, et de gros rejets volcaniques, tout est rouge. Des gens ont construits des cabanes rondes en pierres, pour planter la tente au milieu et être abrité du vent. Je pose mon sac dans un de ces abris pour le réserver, car je m'aperçois qu'on sera vraiment pas tous seuls ce soir. Je sympathise avec les voisins et on va explorer la crête du sommet. Une mer de nuages entoure le sommet, on voit l'océan à 360°, les vues sur les cirques de mafate, de cilaos et sur la pleine des caffres est vertigineuse, on se sent bien petit en imaginant l'ile maurice à 300km à l'est, et madagascar à 800km à l'ouest. Les nuages ont des formes et des textures incroyables, comme quand on est dans l'avion. Kathleen et Netti arrivent 1h plus tard, mais la vue leur coupe la parole à elles aussi.

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Finalement, on sera une petit vingtaine à dormir au sommet. Après avoir monté notre tente, on s'est tous regroupé pour un apéro corsé tout la haut sur le toit de l'océan indien. Rhum arrangé, vin rouge, chips et saucisson, l'ambiance est euphorique. Les appareils photos ne choment pas, à part le mien, mais c'est une autre histoire.

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050On arrive au moment magique du coucher de soleil, qui est en parfaite synchro avec le lever de la lune. Exactement à l'opposé l'un de l'autre, ils s'accompagnent dans leur révolution, on a l'impression de pouvoir les toucher et les connecter en tendant les bras. Tout le monde espère que les nuages se seront dissipés dans la nuit pour le lever de soleil (et le coucher de lune).

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Même pas froid pendant la nuit. Par contre, on se leve à 4h et quelques car tous ceux du gite d'en bas commencent à arriver, et pas en silence s'il vous plait. On se joint donc mollement au troupeau qui s'ammasse sur la crête. On voit les lumières des villes en contrebas, mais on n'est pas encore sur de quelles villes il s'agit. Kathleen n'est pas d'accord, mais j'estime qu'on approchait la centaine de personnes sur le sommet pour assister au lever de soleil, qui était finalement moins spectaculaire que le coucher, mais splendide quand même, avec les rayons qui percent petit à petit, et les arrêtes effilées des cirques qui filtrent la lumière pour projeter des ombres fantastiques sur les parrois des Trois Salazes.

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On voit même l'ombre du piton se découper dans les nuages à l'ouest. Au sud , la vue est dégagée, la mer est là. Les degrés montent faiblement, un italien nous dit qu'il fait 7 ou 8 degrés sur sa montre.
La masse principale du troupeau redescend à présent vers le gite pour prendre leur petit déjeuner. Après avoir plié le camp, on fait de même, il commence à faire chaud, il est 7h15. Après une heure de descente, on est au gite, et on le sent bien dans les jambes. La descente demande de toujours rester concentré sur ses pas, pas glisser sur les rochers, faire attention en doublant les vieux. On prend un café au gite de la Caverne Dufour, et on s'attaque au pire morceau : la redescente jusqu'au parking. Aucun nuage aujourd'hui, et on peut mesurer l'immensité du précipice qu'on doit redescendre, ça a l'air interminable.

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A nouveau ces insupportables marches. On expédie la descente en 2h, on s'étire bien et on rentre en stop / bus jusqu'à Saint Gilles.
Deux jours plus tard, malgrès les étirements, j'ai les jambes en feu et le moindre escalier m'arrache une grimace. C'est que 1700m de dénivellée, ça vous calme, et la montagne, ça vous gagne ! En tout cas, à refaire quand ça sera possible, et peut etre plutot en semaine pour éviter d'avoir autant de gens la haut !

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Commentaires
G
Hey, magnifiques tes photos aussi! Ca donne envie d'y aller! Tout là haut, au dessus des nuages! Certes, c'est pas la neige que tu crains mais j'aimerais bien être en Tee shirt au moins de décembre aussi moi! Mais bon on a le sapin dans le salon et la neige pour noel !<br /> <br /> Continue à poster de belles photos!<br /> <br /> Ciao !
Marvellous Melbourne
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